Le Forum sur l’Urbanisation en Afrique s’est tenu à Bamako (Mali) du 23 au 27 février au moment où l’on s’interroge sur le devenir des villes africaines compte tenu de leurs vulnérabilités physiques, économiques, environnementales, économiques et sociales.
L’état des lieux des processus d’urbanisation et de leurs trajectoires respectives a révélé que même s’il subsiste des invariants fondamentaux qui ont pour noms : explosion démographique, macrocéphalie, bidonvilisation, étalement urbain, patrimonialisation des biens communs, violence et insécurité urbaine ainsi que leurs corollaires, chômage, pauvreté, risques sanitaires, etc…. Il y a des différenciations notables liées aux modes de gouvernance, aux expériences multiples et variées et aux approches méthodologiques dans la territorialisation des politiques dans les différentes composantes économiques, sociales, technologiques et environnementales.
D’où la question de savoir qu’elles peuvent être les germes de changement ? les Avenirs possibles ? quelle ville africaine pour demain, même si l’on sait qu’il n’existe pas un « stéréoptype », mais des villes africaines, et chacune d’elle, a son histoire, son parcours, sa spécificité et son mode de développement ?
A l’horizon 2030, l’Afrique sera peuplée de deux milliards d’habitants dont plus de la moitié des populations vivront dans les villes. Ce phénomène devra amplifier les disparités en matière d’habitat et d’accès aux services de base, ainsi que la précarisation du plus grand nombre dans leur intégration à l’activité économique.
Dans une de ses boutades, le célèbre architecte Ricardo BOFIL a dit : « j’ai essayé de changer la ville, mais je n’ai pas réussi».
Si l’Aménagement du Territoire vise « à organiser l’espace pour lui donner toute sa cohérence et sa compétitivité, et donner aux populations qui y vivent un cadre et des conditions de vie conformes à leurs aspirations et leurs préoccupations », le changement et l’adaptation deviennent indispensables pour appréhender l’urbanisation en Afrique pas seulement sous le prisme réducteur de la « technique » mais de la politique de la ville dans ses choix, ses compromis, ses « résistances » et ses antagonismes d’intérêts.
Les Préconisations pour la ville africaine intelligente de demain ne devraient pas faire impasse sur une approche holistique du vivre ensemble, de l’accès aux services sociaux de base et de l’exigence de fonctionnalités urbaines pour assurer une grande viabilité, attractivité et compétitivité dans un cadre normatif et réglementé.
Au demeurant, le contenu doit changer pour intégrer de nouveaux besoins : de confiance en une vision partagée, de sécurité, de développement durable, de « partage des gains de biens communs » et de « participation » ; car redonner la ville à ses habitants à travers le développement d’une citoyenneté urbaine est une condition de succès.
La Ville de Dakar dans un souci d’exemplarité et d’efficacité, a introduit dans toutes ses actions de planification urbaine, une dynamique de gouvernance participative, mutualisée et inclusive qui lui vaut d’être plébiscitée par ses habitants. Pour ce faire, il y a nécessité d’instaurer des instances de régulation pour créer un cadre de dialogue inclusif et participatif entre l’Etat central et la collectivité locale d’une part, et entre les populations et cette dernière d’autre part, pour garantir les conditions d’une cohésion territoriale intégrative des politiques sectorielles qui préservent les vocations et les fonctions des villes.
Article complet : http://www.financialafrik.com/2017/03/02/urbanisation-en-afrique-enjeux-et-defis/#.WLgiwG_hDIU