Grâce aux drones, l’acheminement des poches sanguines vers les hôpitaux ruraux se fait 6 fois plus vite.
La mobilité est un sujet complexe en Afrique. L’absence d’infrastructures adaptées limite la circulation des hommes, des biens et des services. C’est à cette problématique que les startups spécialisées dans les drones s’attaquent. Et il faut avouer que les réponses sont plutôt efficaces.
L’un des exemples les plus frappant est celui du Rwanda. Grâce aux drones, l’acheminement des poches sanguines vers les hôpitaux ruraux se fait 6 fois plus vite. Des drones équipés de modules réfrigérés permettent le transport de ces poches sanguines sur une distance pouvant aller jusqu’à 150km. Difficile d’imaginer une telle prouesse il y a encore quelques années en arrière, dans un pays au relief montagneux avec des hôpitaux difficilement accessibles. Derrière cette innovation se cache Zipline, une startup qui se donne pour mission de sauver les vies. Le projet a d’ailleurs séduit Google qui a investi dans cette startup via son fond Google Ventures.
Toujours pour sauver des vies, cette fois ci c’est au Malawi que les tests de dépistage sont transportés par des drones. Ce programme de l’Unicef espère ainsi passer de 3 mois à quelques jours pour transmettre les réponses des tests aux familles. L’objectif est de mettre plus rapidement les enfants séropositifs sous traitement.
Dans le domaine de l’agriculture, la startup Aerobotics propose aux agriculteurs d’améliorer leur rendement agricole, grâces à des images issues des drones, couplées à de l’intelligence artificielle. Les agriculteurs peuvent ainsi obtenir des cartes montrant l’indice d’humidité des sols ou des cartes de santé des cultures. Ces différentes cartes permettent aux agriculteurs d’améliorer l’irrigation des sols ou d’intervenir de manière précise et rapide sur des zones en souffrance.
Un projet visant à utiliser les drones pour géolocaliser les plantations de cacao a aussi été lancé en Côte d’Ivoire. Rappelons que l’agriculture nourrit 70% de la population africaine.
Au Zimbabwe, les drones sont plutôt utilisés pour limiter la contrebande d’animaux sauvages. En effet c’est dans ce pays que la fondation Lindbergh déploie son programme qui utilise les drones et un logiciel d’intelligence artificielle pour contrer les massacres perpétrés par les trafiquants. Un rhinocéros est tué toutes les 9 à 11 heures en Afrique et un éléphant est tué par un braconnier toutes les 15 minutes. Un phénomène d’une ampleur tout simplement inimaginable. Avec la surveillance par drone, la fondation espère faire reculer massivement le braconnage.
Autre exemple au Nigéria avec l’utilisation des drones pour lutter contre le vol de pétrole. Environ 5% de la production de pétrole brut serait détournée chaque jour. Avec les drones, les autorités souhaitent ainsi mieux surveiller les zones difficiles d’accès.
Enfin, rappelons aussi que l’industrie cinématographique africaine, utilise aussi de plus en plus de drones pour ses tournages.
L’usage des drones en Afrique va probablement s’accélérer au cours des prochaines années. Ces appareils volant répondent de façon efficace à de vraies problématiques et à des coûts accessibles. La réglementation dans ce domaine qui reste encore floue dans de nombreux pays, va jouer un rôle essentiel dans le développement de l’industrie des drones en Afrique.