Sa mauvaise gestion de ce secteur clé coûtait au pays jusqu’à un point de croissance par an. Le nouveau gouvernement en a fait son cheval de bataille.
Installé depuis quelques semaines, le nouveau gouvernement ghanéen s’attaque à l’un des problèmes majeurs que rencontrent les populations : les pénuries d’électricité. Il faut dire que depuis les années 1980 la situation s’est dégradée, jusqu’à faire perdre des points de croissance ces cinq dernières années. En 2015, au plus fort de la crise, des millions de particuliers ont subi chaque jour des « dumsor », ces délestages mis en place par le gouvernement afin de rationner la distribution.
Régler les dettes
En arrivant au pouvoir le 7 décembre dernier, le président Nana Akufo-Addo a révélé avoir trouvé dans les caisses de l’état une « dette gargantuesque », a-t-il déclaré le mois dernier lors de son premier discours à la nation. Pour le seul secteur de l’énergie, elle s’élève à quelque 2,4 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros), a-t-il dit, car le coût du carburant, le paiement des fournisseurs d’énergie et la gestion des entreprises publiques ont échappé à tout contrôle. Cette situation financière « constitue l’obstacle majeur à l’accès des Ghanéens à une électricité fiable et bon marché », a-t-il dénoncé.
Le Nouveau Parti patriotique (NPP) du président compte se démarquer de l’administration précédente et travaille sur un nouveau plan de développement du secteur, qui prévoit la possibilité d’introduire en Bourse les entreprises publiques de production et de fourniture d’électricité. Ces ventes d’actifs viseraient non seulement à soulager les finances du gouvernement, mais aussi à rendre plus performants certains services publics, une fois privatisés.
Le budget 2017 prévoit en outre un programme ambitieux en matière d’énergies renouvelables, avec l’objectif de fournir 2 à 3 % de la production nationale et d’approvisionner en énergie solaire 38 000 foyers dans des collectivités « hors réseau ».
Priorité sur l’énergie solaire
Exploiter l’énergie issue de la ressource naturelle la plus abondante en Afrique – le soleil – pour produire de l’électricité est un défi de longue date pour les États du continent. Le gouvernement ghanéen espère que la population adhérera plus massivement à un grand projet de panneaux solaires lancé sous la présidence Mahama pour équiper les foyers et les entreprises. Si les panneaux sont gratuits, les coûts de démarrage d’environ 1 500 dollars peuvent être dissuasifs.
La Commission de l’énergie avait tablé sur le déploiement de 200 000 systèmes à travers le pays, mais selon le coordonnateur du programme, Kenneth Appiah, seules 409 unités ont été installées depuis sa création en février 2016.
Parmi les bénéficiaires, Daniel Nkrumah-Afyeefi, professeur en comptabilité, se félicite de ne plus dépendre entièrement du réseau d’électricité national et veut ajouter plus de panneaux pour abaisser les coûts de réfrigération de la nourriture et éviter les nuits chaudes et sans sommeil. « Lorsque vous vivez dans un endroit comme Accra et que vous avez besoin de stocker des produits alimentaires, certaines choses se gâtent à force de coupures de courant à répétition », explique-t-il à l’AFP.
« Le pays perd quelque 2,2 millions de dollars par jour à cause des pénuries »
Le Ghana a connu pas moins de quatre crises énergétiques depuis 1982 en raison du faible niveau d’eau dans les barrages du pays, selon Ishmael Ackah, responsable de la coordination des politiques au Africa Centre for Energy Policy, basé à Accra.
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