Placée au cœur des priorités des politiques nationales des sociétés civiles africaines, des partenaires au développement, la problématique de l’insertion économique des jeunes pousse les acteurs à proposer des réponses nouvelles, en particulier pour faire face au sous-emploi et à la précarité de l’emploi et des activités.
Offrir des emplois en quantité et qualité suffisante pour l’ensemble des jeunes d’Afrique constitue en effet l’un des plus grands défis pour les pays du continent comme pour l’ensemble de la planète. Développer des solutions pour mieux insérer les jeunes sur le marché du travail en Afrique nécessite de répondre à un certain nombre de questions:
Qui sont les jeunes en Afrique ?
Située entre l’enfance et l’âge adulte, la jeunesse apparaît comme une période de transition aux bornes floues. Le passage d’un statut de jeune à celui d’adulte se détermine souvent par l’autonomisation physiologique, psychologique, sociale et financière.
Les trajectoires d’accès à la vie d’adulte sont multiples même si on note une tendance au recul des âges des transitions. Les jeunes forment ainsi une catégorie très hétérogène vivant encore majoritairement en zone rurale mais bénéficiant de plus d’éducation que leurs parents.
Avec près d’un individu sur cinq entre 15 et 24 ans, l’Afrique est la région avec la plus forte proportion de jeunes au monde. De 205 millions de 15-24 ans en 2010, les jeunes africains pourraient être près de 437 millions à l’horizon 2050, soit 33,3 % de tous les 15-24 ans du globe.
La situation des jeunes face à l’emploi en Afrique
La notion d’emploi est complexe sur le continent africain et recouvre des réalités différentes. Dans certains contextes, l’emploi peut être salarié, stable, encadré par un Code du travail et une protection sociale. Dans d’autres, il peut être informel, instable, exercé au sein d’une micro-unité de production familiale et avec une rémunération facultative.
Les informations à disposition montrent que les taux d’activité des jeunes sont particulièrement importants dans les pays les plus pauvres de la région et, s’ils baissent à mesure que le niveau moyen de revenu des pays augmente, les emplois y sont alors de meilleure qualité.
Les taux de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni dans le système scolaire, ni en formation, ainsi que les taux de chômage, sont plus élevés dans les pays plus riches d’Afrique. Il apparaît en effet que dans les pays les plus pauvres, les jeunes ne peuvent pas se permettre de ne pas travailler et sont contraints d’accepter des emplois précaires ou d’être en pluriactivités.
À l’horizon 2030, plus de 30 millions de jeunes africains chaque année entreront sur le marché du travail. Leurs perspectives d’être employés dans le public comme dans le privé formel sont peu encourageantes. Les opportunités d’emploi seront donc essentiellement à créer dans le secteur informel et en zones rurales.
Processus d’insertion sur le marché du travail
Véritables trajectoires constituées d’obstacles, de difficultés, de la mobilisation de ressources et d’opportunités, les parcours d’insertion des jeunes sont multiples. Ils sont influencés par différents déterminants sociaux et environnementaux. Les ressources personnelles, familiales et sociales conditionnent les parcours de ces jeunes, qui sont aussi confrontés à l’ensemble des freins et opportunités de leur environnement de proximité, et notamment à l’accès à la terre, à la mobilité, au capital financier et à l’information.
Au-delà de la diversité des contextes et des situations personnelles, quelques caractéristiques génériques ressortent : l’instruction influence les trajectoires ; la majorité des jeunes Africains réalise sa première activité économique au sein de l’activité familiale et combine études et activité économique; la pluri-activité des jeunes est très répandue, tant en milieu rural qu’urbain.
Quelques parcours d’insertion «types» se dégagent: ceux (a) des jeunes formés de l’enseignement formel en zone urbaine, qui visent le salariat; (b) des jeunes peu qualifiés, en milieu urbain ou rural, formés sur le tas, qui s’insèrent par la voie de l’apprentissage chez un patron ou s’installent; (c) des jeunes ruraux très peu qualifiés et issus de milieux modestes qui travaillent pour la plupart sur l’exploitation familiale; enfin (d) des jeunes très peu qualifiés de milieux modestes urbains ou ruraux, contraints à des activités de survie.
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