Plus de 400 représentants d’entreprises de consultants et d’hommes politiques africains et allemands se sont rencontrés à Nairobi jeudi et vendredi, à l’occasion du deuxième sommet économique germano-africain (GABS). Au programme : augmentation des échanges et des investissements, formation, et mise en place d’un véritable « plan Marshall » entre l’Europe et l’Afrique.
Gerd Müller, ministre fédéral de la Coopération économique et du Développement, a inauguré la rencontre aux côtés d’Amina Mohamed, la ministre des Affaires étrangères du Kenya, en désignant 2017 comme « l’année de l’Afrique » pour l’Allemagne.
Berlin prend cette année la présidence du G20, et dans ce cadre, le ministre a annoncé l’élaboration d’un nouvel accord de partenariat entre l’Union Européenne et l’Afrique venant remplacer l’accord de Cotonou.
Il faut aller plus loin que la simple politique de développement.
« Il faut aller plus loin que la simple politique de développement, estime Gerd Müller. Les secteurs de l’économie, des finances, du commerce, et de la sécurité doivent être réunis dans une approche générale mieux intégrée ».
L’Allemagne compte également renforcer ses liens bilatéraux avec les pays à forte croissance du continent africain. Le Sommet a rassemblé des représentants des secteurs public et privé, principalement d’Afrique Anglophone, et les entreprises allemandes leader sur le continent : Volkswagen, Siemens, et le groupe de production de logiciels SAP. Des représentants de banques commerciales kényanes et sud-africaines ont également fait le déplacement.
Une croissance attractive en Afrique de l’Est
Les entreprises allemandes veulent profiter du développement des classes moyennes, qui ouvrent de nouveaux marchés, principalement en Afrique de l’Est. Volkswagen compte bien les exploiter. « Après le Kenya et le Rwanda où Volkswagen a récemment ouvert des usines d’assemblage, nous ciblons maintenant les marchés éthiopiens et tanzaniens », indique Thomas Schaefer, directeur du groupe pour l’Afrique du sud.
La région offre aussi de grandes opportunités dans le secteur de l’énergie. Siemens construit actuellement un réseau de transmission d’électricité à haute-tension entre l’Éthiopie et le Kenya, sur une distance de 1 000 kilomètres et pour un coût de 450 millions de dollars.
Face à la concurrence chinoise pour les projets d’infrastructures, « nous cherchons des marchés où les clients valorisent la qualité et la longévité de nos produits », affirme Lukas Duursema, directeur Afrique de l’Est de Siemens.
Un nouveau marché pour les PME allemandes
Si les grands groupes confirment leur présence, les petites et moyennes entreprises qui constituent la base de l’économie allemande, ont longtemps délaissé les marchés africains.
Elles sont moins de 900 à opérer en Afrique. Et le continent ne représente que 2% des exportations allemandes. Mais la tendance est en train de changer explique Heinz-Walter Große, qui représentait le groupe familial allemand B. Braun (6 milliards d’euros de chiffre d’affaires), spécialisé dans le matériel médico-chirurgical.
« Il ne s’agit plus de faire simplement de l’import-export, il faut inciter les petites et moyennes entreprises à produire en Afrique et à créer des emplois. » Dans ce cadre l’Afrique de l’Est, avec des pays, qui, comme le Kenya, ont une croissance de près de 6%, est une région stratégique.
Mais il y a encore de nombreux défis à relever, à commencer par celui du financement. Les entreprises allemandes veulent des garanties de la part des États et des banques de développement. Puis celui de la formation d’une main-d’œuvre qualifiée.
Sur ce dernier volet, jeudi 9 février, le ministre des Finances kényan Henry Rotich et Gerd Müller ont signé deux accords, prévoyant l’ouverture d’une université technique est-africaine au Kenya, et d’un programme pour développer l’apprentissage dans le pays.