La Qualité comme un levier de Croissance durable en Afrique

by club2030

La Qualité comme un levier de Croissance durable en Afrique

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L’assainissement des pratiques de gestion des états revêt une importance toute particulière pour les pays d’Afrique.

En effet, rompre avec les pratiques politiques de médiocrité suppose d’adopter une posture plus volontaire et novatrice.

La caractéristique la plus observable en matière de gestion de nos états est

  • la non visibilité  des orientations,
  • la non obligation de résultats,
  • la non obligation de rendre compte et donc l’impossibilité d’évaluer les actions politiques,
  • la fragmentation des projets et donc l’émiettement des moyens voire leur dispersion dans les méandres et les dédales administratives.

Comment donner la confiance aux populations contribuables ?

Comment inciter l’entreprise à jouer son rôle ?

Comment faire en sorte que la qualité soit la norme ?

Ces trois questions sont au cœur de la possibilité de lecture ou non des orientations publiques par le citoyen et les chefs d’entreprise. Elles sont aussi la cause de la défiance du citoyen vis-à-vis des Hommes politiques, car aucun pacte social réel ne lie les populations aux élites au pouvoir, les promesses n’engageant que ceux qui y croient.

En l’espèce, la qualité est une ambition large qui englobe l’ensemble des dimensions de l’entreprise. C’est la souplesse de l’organisation de la production, qui permet d’adapter les délais de fabrication aux attentes du client et de répondre ainsi à une demande contractualisée. C’est la qualité des relations avec les fournisseurs et les sous-traitants. C’est l’accueil des clients, l’efficacité du service après-vente, l’anticipation des besoins et des attentes du marché.

La qualité résulte, de plus en plus, du talent des femmes et des hommes, de leur motivation, de leur savoir-faire, de leur disponibilité, de leur sens de l’innovation. En un mot : le goût du travail bien fait.

La force des  industries, des entreprises de service en l’Afrique, devrait résider dans ce capital de dévouement, d’imagination et d’intelligence, facteur de développement pérenne.

Alors la qualité ne doit pas être l’apanage des seules entreprises, elle est aussi l’affaire de l’Etat, des administrations et des services publics car elle est une culture du résultat.

La compétitivité des pays africains, la croissance économique, dépend, d’une manière générale, de la capacité du secteur public à créer un environnement favorable au développement de l’économie et à la confiance des partenaires. Cela passe surtout par une gestion publique rigoureuse, rendant l’Etat plus efficace et plus transparent à travers des décisions et des mesures totalement traçables.

Les contribuables citoyens, entreprises, devrait pouvoir compter sur des administrations disponibles, à leur écoute, capables de traiter rapidement leurs demandes. Tel devrait être l’objectif d’une administration publique de qualité. Ils devraient pouvoir compter sur des textes et des procédures clairs  facilement compréhensibles et applicables à tous.

La croissance des économies africaines devrait reposer sur la qualité des services offerts par les administrations et les entreprises aux partenaires-clients.

La qualité permettrait aux entreprises africaines d’être compétitives à l’étranger, de créer davantage de richesses, et donc davantage d’emplois. Elle permettrait aux produits africains de faire la différence sur les marchés étrangers. C’est à ces conditions que tout pays répondant à des règles et normes internationales  peut aujourd’hui faire face à une concurrence qui se renforce chaque jour et obtenir des résultats qui le place au meilleur rang mondial, d’exportateurs de biens et de services.

Enfin la qualité représente aujourd’hui, la clé de la croissance et le développement de l’Afrique dans un monde globalisé.

Instaurer dans le corps social, la qualité comme une exigence, implacable, impérieuse, incontournable créerait les conditions de la confiance, de la rigueur et du contrôle.

 

La qualité dans les administrations publiques  de l’Etat.

Après 57 années de renoncement à une gestion saine l’économie est en perte de vitesse. Aujourd’hui, les Etats d’Afrique devraient saisir l’opportunité de la mondialisation pour prendre leurs responsabilités : car la mondialisation peut être une chance en ce sens qu’elle peut être un défi positif.

La jeunesse africaine a pris conscience de son rôle de définir l’avenir du monde, par la libéralisation des initiatives des petites et moyennes entreprises, de se donner un avenir.

La qualité n’a pas de zone réservée elle s’impose aussi bien dans les services que dans l’industrie, dans le domaine public que dans le domaine privé. A ce titre, elle doit être pour l’Etat comme pour les entreprises, une obligation au sens strict du terme.

En effet l’Etat doit mener sa propre démarche qualité et pour cela connaître ses clients. Les services publics, doivent s’adapter sans cesse et rechercher à tous les niveaux les moyens de se rapprocher des citoyens qu’ils ont pour mission de servir.

La réforme si nécessaire des Etats et Gouvernements africains, a tout à gagner à s’inspirer de la démarche qualité.

La qualité n’a de sens et n’existe que si elle répond aux aspirations de chacun. Et la première mission de l’Etat est de servir le citoyen et l’entreprise par les conditions de leur épanouissement.

Etant à la fois premier producteur et le premier client compte tenu de son importance, l’Etat se doit d’avoir les exigences du client et les obligations du producteur en termes de qualité.

La Qualité doit être pour l’état l’ensemble de toutes les activités, actions et tâches qui permettent de satisfaire durablement les attentes des usagers, des clients et des partenaires économiques dans les limites réglementaires et légales.

La Qualité, c’est être à l’écoute de la jeunesse, des entreprises, des partenaires économiques et prendre en compte leurs besoins, leurs attentes et leurs exigences dans l’élaboration des politiques publiques.

La Qualité, c’est aussi et surtout l’assurance d’une confiance totale donnée aux citoyens aux entreprises dès leur accueil ou de la réception de leur dossier jusqu’à la fourniture des prestations de service public conforme à la législation.

Solides acteurs économiques, les administrations publiques offrent des services et gèrent la vie des citoyens. Elles sont soumises aux mêmes exigences de qualité quelles que soient leurs missions. Elles sont les délégataires de l’action publique qui doit apporter au citoyen tout ce qui constitue un service public efficace et de qualité.

Le service public a un coût et des objectifs que la démarche qualité permet de rationaliser.

Former les agents et les acteurs des administrations publiques quelles que soient leurs positions afin d’atteindre les objectifs et d’offrir des prestations et des produits de qualité est la clé de la création de cette culture qualité commune.

Choisir la Qualité pour éthique, l’instruire et l’appliquer à tous les échelons, en faire un instrument de développement permettra de créer la croissance durable qui servira de socle pour régler une bonne partie des maux dont souffrent l’Afrique.

L’Afrique est le continent de l’avenir. Elle n’a plus le choix d’attendre. Elle doit s’engager résolument pour bâtir l’Afrique de la Qualité, celle que la jeunesse est entrain de co-construire avec la diaspora.

 

A propos de l’auteur :

Raymond Adjakpa a 17 ans d’expérience. A travers ses formations (DEA en Communication et Sciences Politiques, DESS Assurance Qualité,) à l’université François Rabelais à Tours et ses expériences professionnelles (chargé de cours à l’Université François Rabelais, consultant et Formateur, Chargé de Missions), il a pu développer un ensemble de compétences utiles aux organisations privés et publiques: son parcours hybride multidirectionnel (public-privé, scientifique-pratique) lui permet de cerner avec précision les logiques propres aux Organisations publiques ou privées, notamment  les contraintes spécifiques qui s’exercent sur elles.

Son défi est d’agir pour le développement de l’Afrique en modernisant la vie politique africaine en y introduisant le regard qualité.

 

Source :

Raymond ADJAKPA ABILE, Président IIFACQES

Club 2030 Afrique, Think Tank crée en 2012, est une institution à but non lucratif dont la mission principale est de mettre ses compétences, son savoir et son énergie au service des organes de gouvernance africains afin de les accompagner dans le processus d’émergence qui mènera à un développement économique et social harmonieux à horizon 2030. Le club 2030 Afrique entend répondre aux besoins de réflexion et d’échange qui se font particulièrement sentir dans un contexte où les problématiques de bonne gouvernance financière, de croissance économique durable et de développement humain constituent des enjeux majeurs en vue d’un affermissement des tendances socio-économiques observées sur le continent africain.

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