Lancés par Emmanuel Macron et la Banque Mondiale, les sommets « One Planet » tentent de mobiliser en faveur de projets concrets pour sauver le climat. Le troisième du nom se tient ce jeudi 14 mars en Afrique.
Alors que les États-Unis de Donald Trump se sont détournés de la lutte contre le changement climatique, le reste du monde continue à rechercher des solutions et serre les rangs. Tel est le message que tentent d’envoyer les sommets « One Planet », qui se tiennent une fois par an en présence de chefs d’États, de dirigeants de l’ONU, de la Banque mondiale, de grandes entreprises internationales, d’ONG, voire de collectivités locales.
Les deux premiers « One planet summit » ont été organisés en 2017 à Paris et en 2018 à New York. Le troisième se tient le jeudi 14 mars à Nairobi, au Kenya. Il va mettre l’accent sur la lutte contre la déforestation et le développement des énergies renouvelables.
« Si on veut éviter que l’Afrique passe par la case charbon, il faut tout de suite l’aider à investir massivement dans les énergies renouvelables », explique l’Élysée pour justifier le choix du Kenya.
Convaincre les fonds de pension
De nombreux projets de fermes solaires ou de parc éoliens sont déjà en développement en Afrique. Au Kenya, grâce à la géothermie, plus de 75 % de l’électricité est d’origine renouvelable. Mais c’est encore loin d’être le cas partout. Et pour que la finance classique accepte de se risquer dans des investissements verts, il leur faut un cadre réglementaire unifié.
À Nairobi, l’Agence française de développement (AFD) devrait annoncer qu’elle augmente sa contribution en faveur du développement de l’énergie solaire en Afrique, pour offrir des garanties publiques à ce type d’investissement. « C’est la raison d’être de ces sommets : ils donnent de la visibilité à de nombreuses initiatives et créent donc un mécanisme qui amène chacun à s’engager sur des financements nouveaux », explique Damien Navizet, responsable des questions climatiques à l’AFD.
Un nouvel âge de la diplomatie
Vu de l’extérieur, le « One planet summit » ressemble donc à un grand fourre-tout où l’on parle à la fois de « préserver la biodiversité », « réduire les émissions de CO2 des navires » ou encore « préserver les états insulaires des effets du changement climatique »… Mais en réalité, il s’agit surtout de bâtir des coalitions d’acteurs, qui prennent en charge, à quelques-uns, tel ou tel problème concret.
C’est par exemple le cas de l’Alliance solaire internationale (ASI), une organisation créée conjointement par l’Inde et la France, et dont le siège est à Delhi. Cinquante états ont déjà rejoint ce partenariat, qui vise à multiplier les créations de centrales solaires dans la zone intertropicale.
Ces coalitions peuvent rassembler des États comme de grands groupes privés. Cela correspond à un nouvel âge de la diplomatie où il ne s’agit plus d’annoncer un accord sur un texte juridique, mais d’engager des acteurs à mettre en œuvre des actions.
À Nairobi, l’ASI devrait par exemple annoncer la création d’une académie destinée…Lire la suite : https://www.la-croix.com/Economie/Monde/lutte-contre-changement-climatique-fait-etape-Nairobi-2019-03-14-1201008653