Quarante-quatre pays africains ont signé ce mercredi matin dans la capitale rwandaise, Kigali, l’accord établissant la Zone de libre-échange continentale. 40 chefs d’Etat ont lancé l’un de projets les plus ambitieux de l’agenda 2063 de l’Afrique, celui qui vise à créer un marché commun d’1,2 milliard d’habitants. Un projet en négociation depuis 2015 et qui ne fait pas encore l’unanimité puisque certains poids lourds comme le Nigeria ont besoin de consultations approfondies. Mais cette signature va indéniablement créer une dynamique.
C’est l’aboutissement de deux années de travail sous l’égide du Nigérien Mahamadou Issoufou. La Zlec vise à créer un marché communsans barrières tarifaires ou autres, pour les biens et les services. Ce qui ferait à terme de l’Afrique la plus grande zone de libre-échange au monde.
Mais on peut dire que le plus dur ne fait que commencer. Les signataires doivent désormais faire ratifier l’accord par leurs Parlements nationaux. Pour qu’il entre en vigueur, il faudra au moins 22 ratifications. L’idée étant d’arriver à une ouverture effective en janvier 2019.
« 84 000 kilomètres de frontières, c’est trop. Abattre, c’est mieux. Se rassembler sous le même drapeau, chanter un seul hymne, c’est répondre aux aspirations des peuples africains à la prospérité pour que la Zone de libre-échange continentale ait un sens. Il faut que les pays africains aient des marchandises, des services à échanger entre eux. Cela suppose qu’on mette un terme au statut actuel d’une Afrique, réservoir de matières premières et consommatrice de produits finis fabriqués ailleurs que sur le continent. Cela suppose le développement industriel des pays africains, que l’Afrique soit capable de produire son alimentation, que soit réalisées les infrastructures énergétiques, routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires et des télécommunications, indispensables au développement des échanges. » Mahamadou Issoufou, président du Niger
D’ici là il faudra aussi convaincre les réticents dont le Nigeria. La décision dimanche 18 mars du président Buhari de ne pas signer la Zlecavait jeté un froid et fait craindre un effet boule de neige. Les pays ont encore du chemin à faire pour à la fois adapter leurs législations, trouver des solutions pour pallier la baisse des recettes douanières qui représentent souvent une part conséquente des recettes publiques et pour convaincre les syndicats et les entreprises que le libre-échange ne se traduira pas par des destructions d’activité.
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