La Côte d’Ivoire veut produire plus de chocolat

by club2030

La Côte d’Ivoire veut produire plus de chocolat

by club2030

by club2030

Terre de cacao, la Côte d’Ivoire voudrait devenir celle du chocolat. Le premier producteur mondial de fèves ne transforme qu’un tiers de sa matière première sur le sol ivoirien, et il s’agit principalement des ingrédients de base du chocolat : la masse, la poudre et le beurre, largement exportés du pays. Pourtant le chocolat made in Côte d’Ivoire se développe, le goût du chocolat également.

C’est l’ouverture des Journées nationales du cacao et du chocolat à Abidjan. Le Premier ministre de Côte d’Ivoire, Daniel Kablan Duncan, martèle un message : « Je le dis, je l’ai dit devant tout le monde, il faut manger du chocolat ! » Et il montre l’exemple. « Chaque fois qu’on a une réunion après 19h30, je fais distribuer des tablettes de chocolat et des boissons chocolatées. » Le Conseil du café et du cacao projette de généraliser ces distributions de chocolat dans différentes administrations.

Terre de cacao, la Côte d’Ivoire voudrait devenir celle du chocolat. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao (1,7 million de tonnes), mais elle ne transforme chez elle que 33 % de sa matière première, elle voudrait atteindre 50 %. De plus, elle transforme ce cacao majoritairement en ingrédients de base du chocolat : la masse, la poudre et le beurre de cacao, issus du broyage des fèves. C’est avec ces produits que le chocolat est fabriqué ailleurs, en Europe. La Côte d’Ivoire, un comble, doit importer du chocolat, vendu très cher. On trouve des tablettes milieu de gamme de 100 g à 5 000 francs CFA, soit 7 euros.
Les ambitions du chocolatier Cémoi

Mais l’industrie du chocolat redémarre dans le pays. Après la faillite de Chocodi, l’entreprise ivoirienne PFI s’est lancée en octobre 2010 dans les produits finis pour les consommateurs. Cinq ans plus tard, en mai 2015, le Français Cémoi inaugure sa chocolaterie à Yopougon, là où il produisait déjà de la poudre et du beurre de cacao. Et il a de grandes ambitions.

« Depuis la fin de la crise économique, souligne Ibrahim Kone, responsable marketing, la Côte d’Ivoire est en croissance. Le pouvoir d’achat de la classe moyenne se développe, avec l’ouverture de grandes surfaces. On profite de cette nouvelle opportunité qui s’offre à nous, on commercialise des produits, il y a un marché qui est important. Mais la vision du groupe Cémoi en Côte d’Ivoire ne se limite pas à la Côte d’Ivoire. On ambitionne dans très peu de temps de commercialiser des produits dans toute l’Afrique de l’Ouest et même au-delà. »

Du chocolat haut de gamme pour la restauration et les fêtes à la poudre de petit déjeuner, des mini-tablettes aux sticks de pâte à tartiner à 50 francs CFA l’unité, soit 10 centimes d’euros — la pâte à tartiner se consomme souvent… sans tartine en Côte d’Ivoire — , il y en a pour toutes les bourses au Salon du cacao et du chocolat d’Abidjan.

Un aliment de plus en plus consommé en Côte d’Ivoire

Le goût du chocolat se développe en Côte d’Ivoire. « C’est bon à manger, c’est doux », estime Eugène Dogon Zeki. Producteur de cacao, il n’a découvert la saveur du chocolat qu’après 40 ans. « On est en brousse, au village. Mais quand on vient en ville, on essaie de déguster un peu de chocolat ».

Parmi les plus jeunes, certains et certaines ne peuvent déjà plus s’en passer. « Je mange du chocolat le matin au bureau lorsque je prends mon petit café », témoigne une visiteuse du salon. Et lorsqu’on lui demande si elle aime le chocolat made in Côte d’Ivoire, elle répond : « Je l’adore, je trouve qu’il est meilleur ! »

Club 2030 Afrique, Think Tank crée en 2012, est une institution à but non lucratif dont la mission principale est de mettre ses compétences, son savoir et son énergie au service des organes de gouvernance africains afin de les accompagner dans le processus d’émergence qui mènera à un développement économique et social harmonieux à horizon 2030. Le club 2030 Afrique entend répondre aux besoins de réflexion et d’échange qui se font particulièrement sentir dans un contexte où les problématiques de bonne gouvernance financière, de croissance économique durable et de développement humain constituent des enjeux majeurs en vue d’un affermissement des tendances socio-économiques observées sur le continent africain.

Top