Devant les sérieuses craintes formulées par le National Intelligence Council étatsunien, le Centre africain de Veille et d’Intelligence Economique estime que la rareté des ressources, le boom démographique et le changement climatique constitueront la principale équation à résoudre pour assurer l’autosuffisance alimentaire aux Africains en 2030. Un sacré défi !
Dès le début du millénaire, chaque président des Etats-Unis d’Amérique entame son mandat en se plongeant dans le rapport « Global Trends », un travail de prospective signé par le National Intelligence Council (NIC) de la Central Intelligence Agency (CIA). NIC est la cellule de veille et d’intelligence économique des renseignements américains. L’objectif stratégique de ce rapport est d’aider le chef de la Maison blanche et l’ensemble des décideurs économiques et politiques étatsuniens en anticiper les grandes mutations dans les champs économique, industriel, commercial, technologique ou scientifique. Cette anticipation s’opère aussi bien à travers la création de normes, les négociations internationales, que par le biais des innovations à caractère concurrentiel.
Au cours des 15 dernières années, la place de l’Afrique n’a eu de cesse de croître dans les radars des analystes du NIC, bien que le continent relève encore de ce qu’ils continuent d’appeler « tiers monde » … Si la pertinence de certaines analyses de la cellule américaine est indiscutable, d’autres conclusions relèvent ni plus ni moins que de la spéculation bien vendue. Cette situation oblige désormais le Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique (CAVIE) à rectifier le tir au profit des décideurs africains à travers des notes de synthèse ou des rapports complets. A propos de l’autosuffisance de l’Afrique en 2030, que dit la CIA ? Qu’en sera-t-il selon le CAVIE ? Petite synthèse.
Le CAVIE est d’avis, avec la CIA que, « les pays du Sahel et du Sahara, menacés par le changement climatique seront confrontés à de vives difficultés liées à des pénuries de ressources. Avec le vieillissement des autres régions, la part des Africains dans la population active mondiale sera de plus en plus disproportionnée. » Pour le Centre africain de Veille et d’Intelligence Economique, « la rareté des ressources, l’explosion démographique et le changement climatique seront l’équation à résoudre pour garantir la paix et la croissance régionales. La solution à cette équation devra être régionale. »
La CIA avance que les plantes génétiquement modifiées destinées à la production de nourriture et de carburant seront indispensables pour répondre à la hausse de la demande de ressources causée par la croissance démographique. « FAUX, rétorque le CAVIE. L’Afrique aura suffisamment de terres arables et de ressources humaines pour assurer son autosuffisance alimentaire. » D’après le Centre africain, « c’est le lobbying de l’industrie des biocarburants qui pèsera sur les Etats en crise pour rendre inévitable l’usage des organismes génétiquement modifiés ». A la limite insidieuse, l’agence américaine écrit que « l’Afrique sera en retard sur le reste du monde dans l’introduction de technologies existantes et nouvelles », affirmation reprise à son compte par le CAVIE.
Le CAVIE est également d’avis avec le NIC que les pays qui améliorent la gouvernance et la gestion de leur économie tireront une productivité plus élevée de leurs populations relativement jeunes et urbaines. De nouvelles technologies, de nouveaux cadres juridiques et des mesures d’incitation au commerce et à l’investissement conduiront inéluctablement à des gains d’efficacité en matière de production alimentaire et énergétique et de gestion de l’eau et des ressources. Le CAVIE pense que la principale clé du succès sera cachée dans le renouvellement des élites et leur formation.
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Couvrant les 54 Etats du continent, le Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique se présente comme la plus importante agence non gouvernementale de renseignement économique du continent, une source d’informations unique au profit des décideurs, des chercheurs, des journalistes, des acteurs économiques, et des organisations de la société civile. Si vous voulez devenir adhérents, correspondants-pays, sponsors, donateurs ou partenaires stratégiques du CAVIE ; si vous voulez accéder aux notes de synthèse, ainsi qu’aux rapports complets, moyennant participation, et/ou apposer votre logo sur le site à paraître en mai 2016, écrivez à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. »>contact@cavie.org.